Catégorie : Bouger librement

Des premiers jours de la vie où l’activité motrice est dominée par les réflexes primitifs, à la marche puis à des gestes empreints de confiance et de liberté de mouvement : tout un chemin pour passer de l’automatisme à la maîtrise et à la puissance.

  • Bouger, c’est vital !

    Bouger, c’est vital !

    Est-ce que vous bougez assez ? Je veux dire, assez À VOTRE GOÛT ?

    Pour moi, c’est simple. Depuis l’enfance, mon degré d’optimisme dépend directement de mon temps d’activité physique -de la danse à la marche au yoga. Parfois assez, parfois pas assez.

    Par expérience, je SAIS que j’ai besoin de bouger. Et pourtant, je garde un souvenir affreux des tours de terrain de foot au collège. Ça ne correspondait vraiment pas à ce que j’aimais faire.

    Si pour vous, le mot bouger fait planer la menace de l’inscription à la salle de sport, ou rime avec endurance, cours de volley, 5 fruits et légumes par jour, voire culpabilité, et que vous redoutez d’imposer ça à vos enfants, soufflez et relâchez vos trapèzes.

    Parce que oui on va parler science, (c’est grâce à elle qu’on a de plus en plus d’explications sur les effets du mouvement sur nos cerveaux et notre qualité de vie). Mais aussi voir qu’en fait bouger peut rimer avec ludique, nature, indiscipline et spontanéité.


    Mouvement, modes de vie et croissance des enfants

    Des études alarmantes montrent une perte flagrante de coordination, d’équilibre, d’endurance et même une réduction de la masse osseuse chez les enfants ces 40 dernières années. 

    En 2018, le bassin d’un ado mesurait en moyenne 1 cm de moins qu’il y a 40 ans.

    Parce que ce sont les muscles des hanches qui, sous l’effet de la marche, exercent une traction qui fait grandir les os. Moins de mouvement donne un bassin plus petit.

    Autant vous dire que si on n’a pas assez marché pendant la période de croissance, c’est irrécupérable.

    La faute à la sédentarité, aux écrans, à la vie en ville : seuls 15% des enfants atteignent l’heure quotidienne d’activité physique recommandée par l’OMS.

    Mais ne nous laissons pas troubler par ce constat, tout objectif et alarmant soit-il !

    Parce que grâce à la science, on sait aussi que…


    L’activité physique, c’est bon pour le cerveau !

    Des recherches prometteuses montrent que pratiquer un sport prévient le vieillissement cérébral, améliore la mémoire (de travail et de long-terme), aide à lutter contre la dépression.

    et si bouger était bon pour la mémoire ?

    Des tests ont été faits sur des souris (les pauvres, elles sont si proches de nous qu’on ne cesse de tout tester sur elles!).

    Ils ont montré qu’être actif-ve stimule la croissance cellulaire dans la partie du cerveau en charge de l’apprentissage et de la mémorisation (soit l’hippocampe et l’amygdale, régions affectées en cas de traumatisme psychique ou d’Alzheimer).

    Merveilleux, non ? Parce qu’un corps en mouvement, c’est un cerveau mieux irrigué, et mieux alimenté en facteurs de croissance.

    L’hippocampe étant la seule structure cérébrale à créer des neurones tout au long de la vie, et étant par ailleurs impliquée dans la mémoire et l’apprentissage, ça veut dire que plus on bouge, plus on a de chances d’apprendre et de mémoriser.

    Et ce à tout âge ! 

    Se dépenser fait baisser la douleur

    Une demi-heure de sport provoque une sécrétion d’endorphines. Grâce à ce merveilleux neurotransmetteur, on ressent moins la douleur.

    Exemple : le test au froid consiste à plonger les doigts dans de l’eau glacée. Au bout d’une minute environ, l’envie de ressortir les doigts de l’eau s’impose, tant le froid est douloureux.

    Eh bien après 30 minutes de sport, si on retente la même expérience, on gardera sans souffrance les doigts plongés dans l’eau froide le double du temps initial.

    Incroyable, non ? Les endorphines sont des opioïdes, faciles à se procurer et sans effet secondaire ! Encourageant pour gérer les douleurs chroniques : en cas de douleurs de dos, on privilégiera alors la marche ou la natation.


    Bouger : enfin une saine addiction qui remédie à l’hyperactivité

    Dans un documentaire d’Arte sur le thème : Le corps en action : pourquoi le mouvement est-il vital ?, on rencontre un élève d’une école d’acrobatie.

    L’entraînement est hyper-intensif, mais il aime ça, d’une. Et de deux, sans ces nombreuses heures d’entraînement quotidienne, il est agité en cours. L’exercice physique l’aide à se concentrer quand il en a besoin.

    C’est le cas pour beaucoup d’entre nous et beaucoup d’enfants, mais on ne s’en rend pas compte. On cherche des explications, alors qu’on a juste besoin de se défouler au niveau corporel pour retrouver du calme à l’intérieur de notre tête !

    Pas besoin d’entrer en sports-études comme ce garçon pour retirer les bénéfices du mouvement. Trouver un truc qui nous plaît suffit.
    Pour vous, ce sera quoi ? Grimper aux arbres, se mettre au yoga, à la natation, au foot, au tennis, à l’endurance, à la danse, ou tout simplement marcher plus pour vos trajets quotidiens ?


    D’accord, on bouge : mais quelle activité physique choisir ? 

    Le besoin de mouvement est le même toute la vie, mais il est évident qu’on y répond pas de la même façon chez un bébé, un enfant de maternelle ou un adulte.

    Vous m’avez envoyé plusieurs questions à ce sujet : voici les réponses.

    comment répondre au besoin de mouvement de l'enfant ?


    Mon bébé ne marche pas encore, je lui propose quoi ?

    Laissez bébé passer du temps par terre le plus souvent possible. Crapahutez avec lui, jouez à rouler ensemble. Laissez-le explorer différentes positions, sur le dos, à plat ventre, et sur les côtés.

    Quand il peut ramper et faire du quatre pattes, laissez le grimper, escalader.

    Tout cela va stimuler son envie naturelle de bouger. Ainsi, il va intégrer ses réflexes archaïques automatiques et déployer ses capacités motrices et sensorielles.

    Pas besoin de youpala ou de matériel coûteux pour cela ! C’est même le contraire.

    Plus bébé bouge librement, plus il prend confiance en lui et prend plaisir à faire ses essais-erreurs, à faire des efforts jusqu’à passer chaque nouvelle étape : se retourner tout seul ? hourra ! se repousser à 4 pattes ? magnifique ! venir assis en trouvant le chemin tout seul ? victoire !


    Que faire avec les bambins ?

    À 2 ou 3 ans, il n’y a pas encore de cours d’éveil au judo ou à la gym. Ce serait d’ailleurs un peu tôt pour les initier à une pratique avec tous les codes et la discipline qu’elle impose.

    Passez le plus de temps possible à l’extérieur car le contexte est naturellement stimulant pour les sens. L’enfant aura spontanément envie d’interagir avec son environnement et c’est parfait !

    Être dehors, courir, grimper, rouler, jouer dans l’eau/avec l’eau, avec les animaux, danser, jouer à la bagarre, tomber et se relever…

    À l’âge de la maternelle, l’enfant a tellement envie de bouger que s’il en a le temps, l’occasion et l’espace il va trouver ses propres façons de combler son besoin de mouvement ! 

    Plus qu’apprendre un sport proprement dit, à cet âge il importe de soutenir la spontanéité et la curiosité. 

    Observez-le-la, demandez-lui : qu’aime faire votre enfant ? qu’est-ce qui le-la rend curieux-se et joyeux-se ?

    Quand c’est l’âge des premiers cours d’éveil au sport ou à la danse, choisissez avec eux une activité en accord avec leur envie, leur spontanéité et qui respecte leur rythme et capacités.


    Aller au square, ça compte ?

    Oui, sauf si on reste assis bien sûr.

    Bouger, ce n’est pas seulement faire du sport. Un enfant qui joue, dans la cour de récré ou au square, ou mieux dans la nature, se dépense et met tout son corps en jeu.

    Les toboggans, les tourniquets, les balançoires stimulent le système vestibulaire (le sens du mouvement et de l’équilibre).

    Et puis grimper, passer dans des tunnels, tenir en équilibre en hauteur, c’est super quand on est petit pour découvrir que par ses propres efforts on peut atteindre de nouveaux espaces, parvenir à ses objectifs … et surtout que cela peut être source de joie et de plaisir.

    Laisser l’enfant grimper tout seul, aller à son rythme, mesurer sa prise de risque.

    Et en cas de maladresse, de réelle aversion au sport ?

    Quand l’enfant n’arrive pas à faire une roulade, a peur de grimper, de monter sur un vélo, ne parvient pas à coordonner assez ses mouvements pour nager, c’est clairement un gros frein pour prendre plaisir à bouger.

    Je suis convaincue que ce n’est pas que l’enfant « n’aime pas » ou est « fainéant ». C’est qu’il ne peut pas.

    Quand il y a un tel blocage, on peut travailler cela en séance : en reconstruisant les fondations, en reprenant les bases de la motricité, on permettra à l’enfant ou l’adulte d’accéder enfin à la joie de bouger ! C’est par là pour prendre rendez-vous.

  • 4 pistes pour soutenir les enfants qui bougent tout le temps

    4 pistes pour soutenir les enfants qui bougent tout le temps

    Votre enfant remue toute la journée et vous n’en pouvez plus ! Vous aimeriez bien l’avoir, le remède magique à l’agitation (parfois étiquetée aussi hyperactivité ou TDA-H) !

     » Pourquoi ce trop-plein ? C’est normal de gigoter autant ? « 

    Aujourd’hui, je vous invite, sous forme de questions, à explorer quelques pistes.

    Rassurez-vous : bouger, c’est crucial dans l’enfance !

    Rien de plus normal pour un bébé de rencontrer le monde en roulant, grimpant, crapahutant… ce besoin de mouvement reste vivace dans l’enfance et à l’âge adulte.

    Certes, avec le temps la capacité à rester calme augmente.

    Rester tranquille et tenir en place sur sa chaise sont des apprentissages qu’on ne peut acquérir que si l’on a, au préalable, suffisamment bougé : en faisant les choses dans l’ordre, ce sera plus facile !

    Les questions à se poser :

    1. Mon enfant a-t-il besoin de bouger pour apprendre et se concentrer ?

    Adultes, on trouve logique qu’être attentif et concentré implique de rester assis sans gigoter .

    Oui mais, renversons cette évidence un instant.

    Est-ce que mon enfant n’a pas en fait pour apprendre, besoin de bouger, de faire par lui-même ? est-ce que s’activer n’est pas pour lui une façon de réveiller son cerveau, de se stimuler les neurones, et de ce fait d’apprendre mieux ?

    D’ailleurs vous, quand votre esprit s’envole lors d’une longue réunion ou que vous fatiguez au travail, quelles mesures prenez-vous pour vous réveiller et rester présent-e à ce que vous faites ?

    Vous changez de position de plus en plus souvent, pas vrai ? Et quand ça ne suffit plus, vous vous levez, vous sortez prendre l’air.

    –> à tester : le gros ballon de gymnastique (comme pour la préparation à l’accouchement ou les cours de Pilates) sur lequel on s’assoit pendant les devoirs.

    Ce ne sera pas forcément possible d’apporter ça à l’école. On peut alors utiliser un coussin d’air plat en caoutchouc, qui crée du déséquilibre dans le bassin et incite les muscles de la posture à jouer en permanence avec le déséquilibre.

    Résultat : le corps est en mouvement, ce qui communique des sensations au système nerveux central et éveille le cortex !

    Plus d’astuces et d’exercices pour l’aider à se poser ? Cliquez ici et recevez mon mini-cours gratuit

     

    2. A-t-il-elle eu sa dose de mouvement aujourd’hui ?

    A-t-il-elle pu éprouver sa force physique, apprendre par la kinesthésie (le sens du mouvement), explorer l’espace, savourer la vie par le biais gestuel et kinesthésique ?

    L’enfant devrait bouger au moins 60 minutes par jour (recommandations OMS). C’est encore mieux en extérieur.

    Or aujourd’hui, dans les villes, l’espace des cours de récréations, combinés au rythme école/maison/devoirs/bain/dodo ne laisse guère le loisir de se défouler autant.

    Pas étonnant que l’enfant soit si agité.

    Enfants jouant avec un jet d'eau

    3. Est-ce qu’il ou elle essaie d’évacuer un trop-plein ?

    Du stress tous azimuts toute la journée. Tous les flux sensoriels des petits et des grands sont mis à l’épreuve !

    Trop de bruit. Trop d’heures devant les écrans. Trop de lumières artificielles. Trop de nourriture industrielle (les bonbons, les sodas, le glutamate créent un état d’excitation, de dépendance et d’irritation très néfastes pour un jeune cerveau).

    Le soir, ça explose, et ça sort en agitation, en émotions, parce que l’enfant ne peut mettre des mots sur les tensions qui l’habitent.

    À nous adultes, de lui prodiguer un environnement dépollué qui évite de rajouter à la surstimulation du monde contemporain, et qui l’aide à se décharger de ce trop plein de stimulations.

    Si on lui offrait du calme ? Des écrans éteints. Des lumières basses.

    Un moment d’écoute et de parole pour évacuer verbalement les soucis de la journée.

    Un massage ou un câlin rassurant.

     

    4. Cherche-t-il en gigotant autant, à compléter des étapes de développement ?

    Toutes les situations ci-dessus ont été essayées. Mais il bouge encore autant et ça vous donne le tournis à vous aussi !

    Dans certains cas vraiment, l’enfant n’a pas le choix.

    Dans l’optique du développement sensori-moteur et de l’intégration des réflexes, j’ai quelques questions pour vous :

    Bébé, a-t-il passé du temps dans une coque ou un transat ?

    A-t-il passé du temps au sol, en mode « motricité libre » ?

    A-t-il facilement, et par lui-même, trouvé les chemins pour rouler, s’asseoir, ramper, marcher à quatre pattes ?

    En somme, a-t-il eu de nombreuses occasions pour s’éprouver dans le geste et apprivoiser progressivement ses facultés motrices, de sorte que les réflexes archaïques s’intègrent pour laisser la place à une motricité volontaire ?

    Bambin dans une bassine qui lance de l'eau

    Dans ce cas, son agitation peut venir du fait que des réflexes sont actifs en lui et continuent à lui parasiter l’existence !

    Et ce n’est pas une mauvaise nouvelle, car ce n’est pas irréversible : une fois repérés les réflexes actifs, on peut grâce à des exercices sensori-moteurs, améliorer la maturité corps/cerveau. Et remédier à l’agitation ! Comment ? Découvrez mon accompagnement !

     

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  • Pourquoi le quatre pattes est-il si important ?

    Pourquoi le quatre pattes est-il si important ?

    Étape phare du développement moteur, aboutissement de longs efforts du bébé qui a passé des mois à tenter de s’extraire de la pesanteur, se retourner, se repousser, le quatre pattes peut sembler anodin : « juste » un stade locomoteur avant la marche, considérée parfois comme le seul déplacement valable !

    S’il a eu la chance de ramper, le quatre pattes lui offre un surcroît de légèreté : il peut à toute vitesse parcourir beaucoup d’espace (au grand dam de ses parents !).

    Parfois le tout-petit continue le quatre pattes après la maîtrise du déplacement bipède. Parfois encore il saute le « schème controlatéral » (terme employé en analyse du mouvement), se met debout et revient plus tard au sol. Peut-être un signe que ce schème a une certaine valeur, et que ne pas y passer du tout peut laisser un manque source de futurs problèmes d’apprentissage, d’attention, de coordination.

    Quel rôle joue-t-elle dans la construction de la motricité fine et globale, de la coordination oeil-main indispensable pour la faculté future à lire et écrire ? C’est ce que nous explique Eliza Parker, Spécialiste du développement du nourrisson, et Auteure du blog anglophone Conscious Baby.

    La marche à quatre pattes est-elle si importante ?

    Elle est de la plus haute importance !

    À quel âge elle commence ? Vers 7, 8, ou 9 mois. Et elle peut durer… en fait, peu importe combien de temps elle dure !

    Si votre bébé marche à quatre pattes, regardez comment il s’y prend. Mieux, essayez par vous-même ! Observez précisément : quel membre bouge en premier ? Quelle partie du corps bouge ensuite ?

    Qu’est-ce qui rend la marche à quatre pattes si précieuse ?

    Le développement du cerveau : la magie des enchevêtrements

    • La marche à quatre pattes implique que les membres des côtés opposés bougent ensemble (contrairement au ramper sur le ventre, qui engage le bras et la jambe du même côté). On parle de schème controlatéral ou croisé. Observez comment le mouvement voyage en diagonale à travers le corps alors que le bébé cherche à aller vers l’avant avec une main, et que la jambe du côté opposé suit.
    • Qu’est-ce que cela signifie ? (c’est passionnant !) Vous avez sûrement entendu parler des hémisphères cérébraux. Entre ces hémisphères, il y a une voie neurale très importante : un faisceau de fibres nerveuses, le corps calleux. L’enchevêtrement des mouvements dans le corps soutient l’enchevêtrement des informations dans le cerveau. Ce qui signifie que la marche à quatre pattes contribue au développement de ce faisceau de nerfs qui permet aux hémisphères cérébraux du bébé de communiquer l’un avec l’autre.
    • Dans La Gymnastique des Neurones – Le cerveau et l’apprentissage, le Dr Carla Hannaford explique : « Les mouvements controlatéraux, comme la marche à quatre pattes, activent les deux hémisphères à parts égales. Ces activités font travailler tout autant les deux moitiés du corps, et induisent une coordination motrice des deux yeux, des deux oreilles, des deux mains et des deux pieds, ainsi que de la musculature de l’axe central. Lorsque les deux yeux, les deux oreilles, les deux mains et les deux pieds sont mobilisés tout autant, le corps calleux qui orchestre ces processus entre les deux hémisphères se développe plus pleinement. Comme les deux hémisphères et les quatre lobes sont activés, la fonction cognitive est améliorée et l’apprentissage devient plus facile. » (p 81)

    La marche à quatre pattes est le point culminant de tous les stades moteurs précédents !

    Si votre nourrisson a eu un développement typique, vous l’avez probablement vu faire :

    • Un mouvement spinal, de la tête au coccyx : bébé roule pour se retourner
    • Des mouvements haut-bas : bébé pousse sur les deux bras en même temps pour soulever sa tête, ou donne des coups de pieds avec les deux jambes.
    • Des mouvements côté-côté : il prend appui sur un coude tout en jouant, ou rampe sur le ventre. Ses mouvements coordonnent le bras et la jambe du même côté.
    • Qu’est-ce qui se passe quand vous combinez les mouvements haut-bas et côté-côté ? Sans parler de l’axe tête-coccyx ? Vous pouvez les associer et bouger en diagonale (en croisant les côtés), ou avec n’importe quelle coordination. En gros, vous pouvez bougez comme vous voulez, en 3 dimensions !

    5 vertus de la marche à 4 pattes

    Le quatre pattes apprend à la colonne vertébrale à tourner (pivoter)

    Il stimule la capacité à croiser la ligne médiane

    (à bouger un membre vers le côté opposé du corps). Cette faculté est cruciale pour l’intégration des réflexes, l’activité quotidienne, la vue, l’ouïe et l’apprentissage.

    Il prépare les hanches à la station debout et à la marche

    Il aide à organiser et à former les cotyles des hanches. Pour plus de détails, consultez cet article de Keith Mankin (en Anglais), dont voici un extrait : « L’activité musculaire confère aux hanches une nouvelle structure. Tandis que les hanches se reforment, étant tirées vers l’intérieur et vers l’avant par l’action des muscles, elles se renforcent et leur nouvelle position leur permet de soulever le corps et de commencer à le propulser vers l’avant. Et finalement, ces changements fonctionnels conduisent à plus de force et d’équilibre, ce qui élève l’enfant vers la station debout et la marche. »

    Il renforce les lombaires (et tout le torse) pour préparer à la station debout

    Il prépare les chevilles à soutenir tout le poids du corps du bébé

    Il instaure la coordination œil-main

    Il prépare à la lecture

    Toute cette intégration des hémisphères cérébraux, des réflexes, de la coordination croisée œil-main, et de l’ensemble du corps agit sur la lecture… une fois, j’ai reçu une mère de 7 enfants qui m’a raconté que ceux de ses enfants qui ont marché à quatre pattes étaient d’excellents lecteurs, tandis que les autres avaient du mal à lire.

    Les variantes créatives ont-elle la même valeur que le quatre pattes ?

    Certains bébés marchent « à quatre pattes » avec seulement un genou et un pied, ou se déplacent sur les fesses. Ces bébés ont trouvé une solution intelligente pour se déplacer partout ! Cependant, ces adaptations peuvent en fait révéler des difficultés à coordonner les deux mains et les deux pieds (difficulté qui peut avoir de nombreuses causes). Cela peut les priver de certains bénéfices du quatre pattes. Si votre bébé a adopté ce style ‘créatif’, il existe des manières amusantes, bienveillantes et non-intrusives de l’y aider.

    Pourtant, on entend parfois dire que le quatre pattes a peu d’importance ?

    Si on dit ça, c’est simplement que le quatre pattes n’est pas si fréquent à notre époque – alors on en déduit que si les bébés ne le font pas, c’est que ce n’est pas si important. Certaines habitudes de parentage à la mode entravent cependant les réflexes et la motricité en général : par exemple, les sièges auto, trotteurs, transats, etc, qui immobilisent les nourrissons. Si les bébés sautent de plus en plus le stade du quatre pattes, c’est dû à ces facteurs – et pas au fait que le quatre pattes n’est pas important !

    Citons à nouveau le Dr. Hannaford. “Nous savons depuis des années que les enfants qui sautent l’étape vitale du quatre pattes pourront avoir des difficultés d’apprentissage plus tard. Le quatre pattes, ou mouvement controlatéral, active le développement du corps calleux… Celui-ci à son tour contribue à la coopération des deux côtés du corps, notamment les bras, les jambes, les yeux (vision binoculaire) et les oreilles (audition binaurale). Grâce à une stimulation équilibrée, les sens sont plus pleinement en contact avec le milieu environnant et les deux côtés du corps peuvent bouger d’une manière plus intégrée, pour une action plus efficace. » (Smart Moves, p 100).

    Il n’y a aucune urgence à se mettre debout et à marcher.

    Le quatre pattes est essentiel. Laissez bébé marcher à quatre pattes aussi longtemps qu’il veut, sans le tenir par la main pour qu’il marche. Attendez qu’il décide de marcher de lui-même, et les bénéfices dureront toute sa vie ! Et laissez vous époustoufler par le quatre pattes le plus rapide que vous ne verrez jamais ! Ça vaut réellement la peine d’attendre.

    D’ailleurs, ce schème locomoteur n’est pas seulement bénéfique aux bébés ! Il peut être excellent pour les enfants de tous âge, pour les adultes qui souhaitent résoudre un problème ou augmenter leur potentiel cérébral, et pour les gens qui ont des troubles moteurs ou qui ont eu un AVC. Allez-y, essayez !

    Par Eliza Parker, Spécialiste du développement du nourrisson, Auteur du blog Conscious Baby.

    Traduction Emeline Seyer, Praticienne somatique.

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