Cet article est le deuxième d’une mini-série. Si vous voulez commencer depuis le début, c’est ici.
Quand nous traversons des événements traumatiques, nous nous coupons de celle-ux qui souffrent en nous, nous les mettons à l’écart.
Mais….
Souvenez-vous, pour être complet-e et fort-e, on avait besoin de toutes les parts et êtres qui nous composent ! Quand ils sont à l’écart, nous sommes protégés de leurs émotions intenses, et aussi privés de leurs qualités.
Par exemple, si un enfant qui voulait être musicien, a été poussé vers des études de médecine et a délaissé à contre cœur son instrument, il pourra lui manquer celui-celle en lui qui aimait tant jouer de la musique.
Une femme qui a chuté à ski se trouve coupé-e de la jeune femme en elle qui avait grande confiance dans ses habiletés physiques.
Vous voyez ?
Que fait-on quand on est fragilisé-e ?
On fait exactement comme quand on est fragilisé au plan physique. On fabrique des compensations.
Si on a une jambe cassée : on pose un plâtre et on se déplace avec des béquilles.
Ces « béquilles psychiques » nous aident ici à atténuer des émotions, là à pallier à un manque de ressources internes (comme confiance en soi…), là encore à s’adapter.
Cela donne :
- addictions de tous types, licites ou illicites, et même valorisées socialement comme être accro au travail
- évitement de lieux, de personnes, de situations (par exemple, ne plus prendre l’avion, ou même le métro)
- perfectionnisme, tendance à tout contrôler
- isolement ou au contraire, hypersocialisation
j’en passe…
C’est important de le redire, les compensations sont vraiment là au départ pour nous rendre service. C’est leur mission !
Sauf qu’elles prennent de l’énergie et qu’idéalement, elles ne sont pas censées s’éterniser ; leur mission devrait être temporaire.
Quand ces compensations commencent à prendre trop de place…
On peut se mettre à détester celui ou celle en nous qui a ces compensations. Par exemple, s’en vouloir de boire ou manger trop, détester cette impression qu’ « une force » prend le pouvoir sur nous et nous empêche de monter dans l’ascenseur…
Les compensations en elles-mêmes prennent beaucoup d’énergie. Mais la lutte avec soi-même qui se rajoute par-dessus est carrément exténuante.
Ceci dit, on peut aussi sortir de ce cercle infernal. Non pas en s’attaquant aux comportements béquilles qu’on a mis en place, mais en allant retrouver les êtres mis à l’écart.
Et voici comment : dans le troisième épisode.
Photo de couverture d’article : Keith Misner on Unsplash