Catégorie : Etat d’esprit

  • Traverser un passage à vide

    Traverser un passage à vide

    Sentiment d’être à plat, fatigue, tristesse, manque de volonté, de désir, de créativité…

    Parfois, quand vous êtes dans le creux de la vague, vous arrivez à rebondir avec une lecture inspirante, une méditation, une discussion avec un-e ami-e, quelques mouvements, une vidéo.

    D’autres fois, ça s’installe et rien ne marche.

    Faites-vous ceci quand vous vous sentez vide ?

    (dites-moi si ça vous parle!)

    • continuer de faire comme si de rien n’était pour ne rien laisser paraître
    • vous juger
    • vous rabattre sur la nourriture, le café, l’alcool ou autres (en culpabilisant ensuite)
    • essayer de vous motiver à bouger, à avancer quand même
    • vous répéter : c’est pas si grave, ça va aller
    • remettre toute votre vie en cause
    • vous effondrer…. et sentir que vous perdez l’accès à tout désir, toute ressource

    Peut-être que vous avez testé un peu tout ça… sans qu’aucune stratégie ne vous donne satisfaction ?

    Il n’y a aucun jugement : toutes ces stratégies conscientes ou inconscientes, ont pour finalité de nous protéger de la douleur, de nous soulager, de faire redescendre l’inconfort émotionnel d’un phénomène qu’on ne contrôle pas, qu’on comprend mal !

    Anatomie du passage à vide

    C’est comme une force surpuissante qui vous embarque dans un tunnel sans fin de fatigue, de tristesse et de remise en question existentielle.

    Quel est donc cet étrange phénomène ?

    D’une certaine façon, on peut voir la déprime comme une réaction corporelle de survie.

    Quand la physiologie de la déprime s’enclenche, dans notre système nerveux, notre état hormonal, nos émotions, tout se concerte pour nous appeler à ralentir, à écouter ce qui se passe en nous, à digérer la peine, se reposer, revenir vers l’intérieur en fait.

    Soutenir ce mouvement, c’est probablement la meilleure façon de tendre une main vers soi-même !

    Mais alors, pourquoi résiste-t-on autant aux creux des vagues ?

    • Parce que les sensations physiques liées à cet état sont désagréables, inconfortables, et parfois très intenses… on ferait tout pour ne pas être en contact avec elles et ça se comprend. C’est ça qui nous pousse à ouvrir le frigo ou à aller sur les réseaux sociaux : pour déclencher d’autres ressentis (mais ils sont toujours éphémères!)
    • Parce que ce qui est valorisé socialement, c’est d’être dynamique, pro-actif-ve, résilient-e, extraverti-e. On redoute donc le regard des autres si on reste trop longtemps abattu-e.
    • Parce qu’on a pas l’habitude d’écouter ce que nous disent nos émotions. On ne sait pas faire. 
      Ce qu’on a appris, c’est à trouver des solutions, pour sortir au plus vite de l’inconfort. 
      À ne pas se plaindre, pour ne pas nourrir une spirale négative, et à voir les choses du bon côté.
      À ne pas plomber l’ambiance, à ne pas être un boulet pour les autres en traînant ses idées noires.
    • Parce que le déferlement du développement personnel nous complique encore les choses.
      Au départ, la gratitude, la loi d’attraction, le pouvoir de l’intention, la positive attitude, sont des appuis pour cultiver la beauté au quotidien. Quand elles deviennent une règle, elles sont une violence de plus. C’est le règne de l’injonction au bonheur. Et il exclut celles-ceux qui vont mal. Les parties de nous qui vont mal.

    Le problème avec les conseils des autres

    À moins d’avoir des personnes formées à l’écoute dans votre cercle amical et familial, je parie que la réaction de votre entourage est souvent… disons… décevante.

    Si vous leur parlez de ce que vous traversez, vous anticipez des réponses comme : « mais ne dis pas ça » ; « tu dis ça parce que … » ; « tu devrais faire ci ou ça, ça te changerait les idées » ; « ce n’est pas si grave » ; « bouge-toi un peu ».

    Des conseils « bien intentionnés » (avec des GROS GUILLEMETS). Mais ça ne vous aide pas. Ça ne vous apaise pas. Vous vous sentez encore plus nul-le, en fait.

    Parce que d’une, ces prétendues solutions qu’ils vous donnent, vous les connaissez déjà… mais vous n’êtes pas en capacité de les mettre en œuvre (sinon ce serait déjà fait !!). Et de deux, l’aspect de vous qui souffre n’a toujours pas été entendu. Sa douleur continue d’être ignorée.

    Et ça fait tellement mal quand la douleur (physique ou émotionnelle) est niée.

    Ce qui fait du bien, c’est de reconnaître ce qui est vrai, vivant et présent maintenant pour vous.

    Quelques idées simplissimes pour traverser cette phase en douceur

    • enveloppez-vous de coussins, de couvertures. Entourez-vous d’objets, de matières et de couleurs soutenantes. Donnez-vous du confort, du moelleux et de la chaleur
    • envie de bouger ou pas ? Suivez votre (non) élan. Plutôt que de vous forcer à faire du sport, effectuez des mouvements tout petits et tout doux, qui demandent le minimum d’énergie et d’effort possible.
    • écoutez des musiques ou des voix qui vous mettent du baume au cœur
    • dressez la liste des activités qui vous font sentir vivant-e et faites celle qui vous fait le plus envie !

    Ayez à l’esprit que ce qui vous fait réagir et souffrir mérite d’être entendu. Et considéré. 

    Cela peut surprendre, mais même dans une pensée sombre comme : « j’en peux plus de cette vie à la con, plutôt mourir » : Il y a un grand cri du cœur.

    Ce cri du cœur attendait que vous ne soyez plus affairé à faire et à paraître, pour se dire. Maintenant que votre volonté et vos désirs sont à plat, il a la place de se faire entendre. C’est l’occasion rêvée, l’opportunité à saisir, de vous mettre à l’écoute du besoin de sens ou de changement en vous.

    Comment écouter les parties souffrantes en soi ?

    Bon, ça demande un peu de foi pour croire qu’il y a de l’or dans un amas d’idées sombres, d’auto-critiques, de remords, de scénarios catastrophe ; mais écoutez cette voix, et il émergera avec splendeur !

    • La foi commence par vous autoriser à vider votre sac. La voie la plus simple, et qui ne vous fait dépendre de personne, c’est de le faire par écrit. Sortir les pensées et les affects de votre cerveau et les coucher sur le papier, aide déjà à y voir plus clair.
    • Entrez dans un dialogue avec vous-même et posez-vous la question : « qu’as tu besoin que j’entende aujourd’hui ? » Ecrivez sans vous censurer, cette page est juste pour vous, le temps du processus.
    • Même si vous deviez écrire « je me sens nul-le », « j’ai l’impression que je ne vaux rien » 100 fois, ce ne serait pas du temps perdu.
    • Vous êtes entrain d’offrir un espace d’expression et d’écoute à un aspect de vous que d’habitude, vous essayez de mettre de côté. Et ça, ça a une immense valeur !

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  • Trauma : de la contraction à la reconquête d’une puissance intérieure

    Trauma : de la contraction à la reconquête d’une puissance intérieure

    Comment naît un traumatisme ? Peut-on en guérir ? Est-ce possible de prévenir son apparition ? On peut tou-te-s être concerné-e-s par le trauma un jour.
    Rencontre avec Sandrine Christophe pour répondre à ces questions sans naïveté, et avec beaucoup d’optimisme. Car avoir vécu un trauma n’est pas une fatalité.

    Sandrine est Praticienne en Somatic Experiencing, Thérapeute spécialiste des traumas ponctuels, Superviseur, Coach et Coach en Energie Personnelle « energy for performance in life ». Elle fait partie de l’équipe de formation au Somatic Experiencing.

    Dans son cabinet, elle amène les gens à trouver la meilleure version d’eux-mêmes !

    E : Pour commencer, comment tu définirais le traumatisme ?

    S : Le trauma est un événement quelconque (olfactif, visuel, physique, auditif) qui a un impact sur moi. On le reconnaît au fait qu’il y a un avant et un après cet événement. Quelle que soit la nature de l’événement, son impact fait que j’en suis transformée et que j’en deviens contractée : le trauma crée des crispations au niveau de la pensée, des émotions, du corps et de la physiologie.

    E : Qui peut être concerné par cette thérapie de guérison du trauma ?

    S : Toute personne qui se sent concernée par le trauma ! Si on vit bien avec ce qui nous est arrivé, c’est qu’on n’est pas traumatisé. Il peut arriver le même événement à deux personnes, l’une sera traumatisée, l’autre pas.

    Un environnement aimant, tranquille, apaisant, gai, va amener plus de résilience
    dans le système nerveux qu’un environnement violent.

    E : Quel facteur fait que quelqu’un reste traumatisée par un événement, ou a au contraire de la résilience par rapport à ça ?

    S : L’ambiance familiale dans laquelle on a grandi est importante. Un environnement aimant, tranquille, apaisant, gai, va amener plus de résilience dans le système nerveux qu’un environnement violent.
    Et ça commence dès la conception. Des tests ont été faits sur des femmes qui étaient enceintes lors des attentats du 11 septembre. On s’est aperçu que les bébés manifestaient les mêmes symptômes post-traumatiques que leur maman.
    D’autres tests ont été effectués sur des rats : on faisait sentir de la menthe à une rate en gestation, et on associait à l’odeur des décharges électriques. Une fois nés, l’odeur de la menthe suffisait à mettre les bébés rats en état de stress.

    E : Qu’est-ce qui se passe au niveau physiologique et qui explique cette réaction ?

    S : Quand il y a un danger en période utérine (guerre, violence familiale, violence émotionnelle…), et que ce danger se répète, le fœtus reçoit pendant les 9 mois de gestation l’information qu’il est dans un environnement pas sécurisé. Ceci entraîne une contraction globale, une fermeture du cordon ombilical pour faire barrage à un flot toxique. Sa mère elle, étant en danger se met probablement en apnée (mécanisme pour économiser de l’énergie et survivre dans le long terme), et son utérus est en contraction. Le fœtus perçoit cette contraction, a moins de place pour bouger, et comprend que la contraction est moins agréable qu’une expansion ! Même un fœtus a conscience d’un potentiel de mort, et même une amibe qui n’a pas de cerveau !

    Tu piques une amibe : elle se rétracte, puis se rouvre. Tu la repiques, elle se rétracte plus longtemps. A force de répétition, arrive un moment où elle ne se rouvre pas et se laisse mourir. C’est la même chose chez l’humain. Quand le terrain est contracté en permanence, c’est toute la vie qui est en état d’alerte, de vigilance, dans un sentiment chronique de danger de mort.

    E : Cela signifie que si je suis dans cet état-là j’aborde la vie sous l’angle du danger ?

    S : Oui. Je survis, je fais tout pour économiser mon énergie pour survivre le plus possible mais je ne suis pas relaxé. Pourtant la peur n’élimine pas le danger ! D’autant plus que plus je suis contracté, moins je vois le danger venir de loin.

    Imaginons que j’aie eu un accident, et que je me sois fait rentrer dedans par une voiture du côté gauche. Cela a créé de la détresse, mais comme il n’y a pas eu de mort, que j’ai survécu, je ne l’ai jamais travaillé en me disant que ce n’est rien. Cependant bizarrement quelques années après, j’ai un accident du même côté. Au fil des années, j’attrape un ballon dans la tête du côté gauche, des choses se passent du côté gauche mais je n’ai pas lié ces choses ensemble.

    Et un jour je vais en séance de thérapie, et je m’aperçois que mon champ visuel s’est fermé du côté gauche, pour me focaliser sur ce que je dois faire. Donc mon orientation, ou ma capacité visuelle, au lieu d’être périphérique et de me permettre d’anticiper le danger, est devenue très contractée, à la façon d’un rayon laser. L’avantage du laser, c’est de voir les choses de façon très détaillée, ce qui est utile pour le moment du danger. En dehors de ça, la vision doit redevenir périphérique pour permettre d’être tranquille et d’anticiper, en voyant le danger venir de loin.

    Si nécessaire je pourrai focaliser mon regard, obtenir les informations qu’il me faut pour mettre une action en place pour me mettre en sécurité. Mais si je suis constamment dans un état de vision laser, je ne peux voir qu’une toute petite fraction de l’image à la fois et je perds toutes les informations données par le reste du champ visuel.

    C’est pour ça que j’ai de nouveau des accidents encore et encore du côté gauche, parce que je ne vois qu’un petit morceau de camembert et que j’occulte le reste. Ce qui me met obligatoirement en danger. Je vois très très précisément sur un petit cadran mais plus ce qu’il y a autour.

    En plus ça amène une fatigue oculaire et cérébrale car c’est un gros effort pour le cerveau d’être constamment en vision laser.

    le trauma a des signes apparents et des signes cachés

    E : Quels sont les autres signes qui indiquent qu’on a traversé un trauma non résolu ?

    S : Notre système est très intelligent et il va mettre en cachette les choses qu’on n’est pas encore en capacité de gérer ! Donc il y a des signes apparents et des signes cachés. Un des seuls moyens de le savoir, c’est de regarder si j’ai des sensations physiologiques submergeantes et sousmergeantes (mutisme ou surdité de la sensation) qui se déclenchent quand je raconte une histoire qui m’est arrivée :

    • quel est le ressenti dans mon corps ?
    • est-ce que mon cœur bat vite ou est-ce que je suis plutôt calme ?
    • est-ce que j’ai des images-perceptions claires ou juste un récit ?
    • si c’est juste un récit, est-ce que c’est un récit ou je suis sousmergée, ou est-ce juste un récit normal où je ne suis plus affectée par la chose ?
    • quel est mon comportement ?
    • quels sont mes affects ? curiosité, anticipation positive
    • quelles sont mes pensées ?
    • mettons que j’ai mangé une mousse au chocolat, je peux me souvenir du restaurant et de la table où j’étais assise, du serveur qui me l’a apporté (image), je salive en en parlant (comportement), j’ai une sensation de faim, j’ai de la joie à la manger (affects), je me dis que je vais me régaler (signification)
    Ces questions correspondent au modèle SIBAM du Somatic Experiencing :
    Sensation
    Imagery : image (olfactive, visuelle, sensorielle)
    Behavior : comportement
    Affect : affects
    Meaning : signification, dimension cognitive

    Une cohérence, un lien entre tous ces éléments indiquent que le trauma est résolu. Si au contraire il manque un maillon, on est en présence d’un sous-couplage, c’est à dire d’une dissociation d’un des éléments vitaux, ce qui peut faire soupçonner la présence d’un trauma.
    Un indicateur peut être l’absence d’affects : il y a une déconnexion, une dénégation des affects. Si je suis dans un état (anxieux par exemple) pendant des années, sans être en capacité de contacter ma colère, j’ai un terrain propice pour réagir de façon traumatique à un événement..

    retrouver sa puissance après un trauma

    quand on n’a pas appris à gérer une émotion, de la colère par exemple, ça va s’accumuler à l’intérieur,
    comme des couches de lasagnes, et arrivera un moment où un tout petit déclencheur va provoquer une explosion

    E : Justement, notre éducation nous apprend souvent à réprimer nos émotions, alors qu’elles ont une fonction et que c’est important de savoir comment les exprimer. Qu’est-ce que ça entraîne à moyen ou long terme quand une émotion comme la colère n’est pas ressentie, pas exprimée pendant des années ?

    S : Plusieurs choses. Les cas extrêmes, ce sont les gens qui pètent un câble comme dans le shooting de Colombine. C’est ce qui se passe quand on n’a pas appris à gérer une émotion comme dans cet exemple la colère, où elle a été niée, bafouée, refoulée.

    Si j’ai une émotion avec laquelle je ne veux pas être en lien, je réagis non à l’émotion mais à ma peur d’être en lien avec l’émotion. Si c’est de la colère par exemple, ça va s’accumuler à l’intérieur, comme des couches de lasagnes, et arrivera un moment où un tout petit déclencheur va provoquer une explosion (comme un plat de lasagnes dans un micro-ondes !).

    Ce type de réaction est obligatoirement non-ajusté, et entraîne encore plus de contraction et plus de problèmes.
    À l’inverse, si j’ai une réaction de colère et que mettons, je casse ma table (qui est un passage à l’acte), je vais avoir déchargé pour un moment ma colère (en précisant que le passage à l’acte n’est qu’une relaxation temporaire). Au moins, il y aura eu une décharge temporaire.

    Néanmoins, il est important de revenir à la colère dans son expression saine. Ne pas passer à l’acte en réalité, mais le faire dans sa tête (casser une table, tuer quelqu’un dans sa tête). En thérapie, on ré-ancre ensuite à l’intérieur de soi le sentiment de puissance qui suit le passage à l’acte. Le but est de réintégrer sa puissance et d’informer les cellules qu’on est hors de danger.

    Si vous la retenez, pas de désactivation ni de décharge possible. Cette énergie qui est là, le corps doit en faire quelque chose. Alors elle va prendre forme d’autres façons, et peut évoluer en maladie, en dépression, tout dépend.

    Il faut préciser que c’est un angle mort. Ça ne veut pas dire que ça n’existe plus, seulement qu’on ne le voit pas : il se passe des choses dans cet angle mort qui nous affectent automatiquement.

    Pour quelqu’un qui justifierait sa non-colère par « je ne veux pas de mal à quelqu’un », il faut bien comprendre une chose : le but n’est pas de vouloir du mal, mais de défendre ses platebandes. Ce n’est pas en jouant petit que ça marche, car en jouant petit, on laisse le territoire à l’autre. Et l’autre va prendre le territoire que vous ne protégez pas. Et vous vous retrouvez tout à coup étriqué, avec du mal à respirer, et ça vous pousse à passer à l’acte ! Quand vous retenez la colère le plus longtemps possible et que vous la laissez sortir seulement quand vous êtes acculé, ça va laisser du sang sur les murs. D’une part, car vous avez attendu trop longtemps, et d’autre part parce qu’au moment où ça sort, c’est potentiellement tout votre historique de colère non exprimée depuis l’enfance, voire celle de vos parents et grands-parents qui sort d’un coup : votre réaction ne peut être que excessive, démesurée.

    réhabiliter la saine colère et respecter ses limites

    E : Dans ce cas, la colère n’est plus un choix

    S : Oui, c’est ça. Le choix ce serait, dès que la personne empiète les plate-bandes, de dire : ce sont mes platebandes, tu ne rentres pas, et de la repousser hors de mon territoire. Si elle ne comprend pas, je vais être plus ferme, plus fort, pour que l’autre comprenne. Il ne faut pas attendre pour mettre ma limite. Il faut la mettre dès le premier impact. Cela implique de savoir où est ma limite et encore plus, où est mon besoin.

    Peut-être que j’ai besoin que mon interlocuteur soit à 10 mètres de moi pour avoir une conversation normale ! S’il est à 9 mètres et que je le laisse faire, je me crée un problème parce que ça va automatiquement me mettre en hypervigilance, en contraction, en détresse. Comme je suis entré en mode défense, je sors par ailleurs du lien social, de mon engagement avec l’autre (oui parce que la seule chose à laquelle je pense c’est « comment m’enfuir d’ici ? »).

    J’ai le choix de reprendre mon autonomie et de dire « c’est compliqué pour moi, puis-je te demander de reculer d’un pas ? »

    Si la personne dit non, j’ai le choix d’agir, de reculer d’un pas, ou de rester où je suis et apprendre à être confortable.

    On a le choix !

    à chaque fois, dans le trauma, j’ai perdu ma puissance personnelle à un moment donné et je ne sais pas comment la récupérer. Ou on m’a dit que c’était pas OK de la récupérer, et j’ai donné mon pouvoir à l’autre en pensant que c’était l’autre qui savait mieux.

    E : Dans les 3 cas on a décidé, donc on a repris un pouvoir personnel.

    S : Oui et c’est une clé. Parce qu’à chaque fois, dans le trauma, j’ai perdu ma puissance personnelle à un moment donné et je ne sais pas comment la récupérer. Ou on m’a dit que c’était pas OK de la récupérer, et j’ai donné mon pouvoir à l’autre en pensant que c’était l’autre qui savait mieux.

    Mais j’ai perdu mon pouvoir et je me sens diminué. Le seul de moyen de réparer cela est de récupérer ma puissance intérieure, qui peut être physique ou émotionnelle ou décisionnaire.

    Un grand merci, Sandrine ! Découvrez son site ici.
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